Comment prouver la présence d'anticorps unique au lait maternel ?

 

 

Le lundi 25 janvier 2016 nous avons réalisé une longue expérience (niveau terminale) dans le but de démontrer la présence d’anticorps dans le lait maternel.

 

ÉLECTROPHORÈSE

 

Principe d'une électrophorèse:

 

La technique d’électrophorèse permet de séparer les différentes protéines d’un mélange. En milieu basique, les protéines sont des molécules chargées (anions). Elles migrent dans un champ électrique entre la cathode et l’anode. La vitesse de migration des protéines placées dans un champ électrique est fonction de leur masse molaire, de leurs charges électriques et de leurs formes. On peut classer ainsi les différentes protéiques sériques, des plus rapides aux moins rapides.

 

Matériel préparé au préalable

 

Les phases 1 à 4 du A ont été faites par la laborantine du lycée.

Nous avons effectué tout le reste de l'expérience.

Vous observez ci-contre, les phases 5 à 7 du A.

 

En ce qui concerne la phase 6:

Nous avons préparé 3 bandes.

Sur deux d'entre elles nous avons mis un dépôt de lait artificiel et un dépôt de Colostrum (car nous avions plus de chance de révéler la présence d'anticorps avec ce lait).

Et sur l'autre nous avons mis un dépôt de lait artificiel, et un dépôt de lait mature.

 

 

 

Afin de réaliser la phase C, nous avons préparé les différents bains :

- Le premier au rouge ponceau

- Les trois suivants à l’acide acétique

- Un sans solution

- Le dernier à la solution de transparisation.

 

 

 

 

 

 

Vous trouverez ci-contre la mise en application de la phase C.

 

 

Après avoir fait sécher les trois bandes quelque jours,

nous avons obtenu le résultat suivant :

 

 

Observation

Sur les trois bandelettes, nous observons différentes tâches plus ou moins marqués à des distances différentes.

 

On voit que la première tâche est présente pour le colostrum, le lait maternel mais est plus large pour le lait artificiel.

La seconde n’est présente que dans le colostrum.

La troisième est très marquée pour le colostrum et le lait maternel mais l’est peu voir non présente pour le lait artificiel.

La dernière est présente pour tous les laits mais elle est plus marquée pour le lait artificiel.

 

 

Interprétation

 

Lors d’une électrophorèse, les différentes protéines migrent en fonction de leur poids moléculaire exprimé en (KDa). Par rapport à la ligne de dépôt, on obtient la protéine ayant le poids moléculaire le plus grand, jusqu’à celle ayant le plus petit.

Cela semble cohérent avec nos résultats.

 La première tâche (1) présente sur les bandes parait être les micelles de caséine. En effet, elle possède un poids moléculaire important. De plus, la tâche est très marquée dans le lait artificiel et moins intense dans le lait maternel et le colostrum. Comme montré dans le tableau comparatif des nutriments de chacun des laits, il y a 13g/L de caséine dans le lait infantile, contre 3g/L dans le lait maternel ce qui justifierait cette différence d’intensité de couleur puisque l'intensité de coloration est proportionnelle à la quantité des protéines présentes.

La tache (2), semblerait être les immunoglobulines, c'est-à-dire les anticorps. En effet, on sait que le colostrum en est très riche. Ainsi, on peut en déduire que cette tache est très marquée dans le colostrum, un peu moins dans le lait maternel mature et inapparente dans le lait artificiel.

 D’ailleurs, le poids moléculaire des immunoglobulines A est de 60 KDa, celui de l’albumine est de 70 KDa, de la lactoferrine est de 88 KDa.

Donc la tâche (3) est l'albumine, et la suivante la lactoferrine.

 

On a démontré, par le biais de cette expérience, que le lait maternel est seul capable de produire des anticorps. Pour le moment, le lait artificiel n’en contient pas, ce qui prise les nourrissons d’avantages remarquables.

 

Voir la photo ci-contre pour les numéros des tâches.