L’ÉTABLISSEMENT DE LA FLORE INTESTINALE

 

 

 

On sait que les 100 trillions de bactéries qui habitent l’intestin humain aident à digérer certaines substances, fournissent des acides gras essentiels et des vitamines.

 
 

Q1) ’alimentation d’un nouveau-né peut-elle avoir un impact sur le type de bactéries qui colonisent son intestin ?

 

 A sa venue au monde, l'intestin du bébé est exempt de tout micro-organisme. C’est pourquoi les conditions dans lesquelles le bébé vivra ses premiers jours auront une influence importante sur la colonisation de son intestin.

 

En effet, l'alimentation du nourrisson aura un impact sur le type de bactéries qui coloniseront son intestin.

 

 

Q.2) Est-ce que le lait maternel favorise le bon développement des bactéries ? Si oui, comment ?

 

 

 En étudiant l'établissement de la flore intestinale notamment chez des bébés allaités exclusivement, on a déterminé quelles sont les bactéries que l'on devrait normalement retrouver dans le système digestif de l'enfant. Cette flore est en grande partie composée de bifidobactéries (voir photo ci-contre) et de lactobacilles (c'est-à-dire de bactéries lactiques).

 

On a remarqué que le nombre de bactéries présentes dans l'intestin du bébé allaité atteint rapidement le même niveau que chez la mère pour ensuite se stabiliser. La densité maximale de bactéries seraient donc atteinte dès le quatrième jour suivant la naissance. 

 

Au départ, ce sont les bactéries du genre Bifidobacterium qui s'installent créant ainsi un environnement favorable aux autres types qui suivront. Et plus le nombre de Bifidobacterium sera élevé, moins il y aura par la suite de Bacteroides. Par la suite, la population microbienne continuera de se diversifier lentement, et ce jusqu'au sevrage.

 

→ Le lait maternel favorise la croissance des bifidobactéries (en acidifiant le milieu intestinal et en apportant des oligosaccharides, véritables substrats nutritifs) tout en empêchant la prolifération de germes pathogènes dans le système digestif et en favorisant leur destruction. 

Q.3) En parallèle quel est l’impact du lait artificiel à ce sujet ?

 

 La flore intestinale des bébés nourris aux préparations commerciales sera colonisée par une trop grande diversité de bactéries. En cas d'alimentation au lait artificiel, la flore contient donc une plus grande variété d'espèces bactériennes sachant que certaines bactéries peuvent être pathogènes, et que le lait artificiel n’empêche pas leur prolifération et encore moins leur destruction. De plus la présence de bifidobactéries est inconstante car le lait infantile ne favorise pas la croissance de bifidobactéries.

Q.4) Quels sont les avantages notables d’une bonne croissance de la flore intestinale ?

 

Une bonne flore intestinale module les réponses immunitaires se déroulant dans la paroi intestinale et permet de diminuer les risques d'infection ou de maladie immunologique. Elle peut empêcher l’inflammation de l'intestin par exemple.

 

Le lait maternel intervient ainsi dans la protection contre les maladies et augmente l’efficacité du système digestif. En effet, le système digestif d’un nourrisson est immature. Il continue, après la naissance, à se construire progressivement, en même temps que se constitue la flore bactérienne participant à la digestion. En clair, l’intestin ne fonctionne pas tout de suite parfaitement, d’où la nécessité du lait maternel qui compense le manque de performances initial du tube digestif. Par exemple, le lait maternel contient également les enzymes permettant sa propre digestion et fatigue moins l’organisme du bébé que le lait artificiel, dépourvu de ces enzymes. D’ailleurs les coliques des bébés non-allaités sont généralement dues à la composition du lait artificiel, trop gras et dont certains constituants moléculaires sont totalement inadaptés à l’alimentation des petits humains.

 

Lorsque cette flore est anormale, un individu peut alors développer des problèmes de santé (comme des maladies immunologiques : colite ulcéreuse, maladie de Crohn) ou certaines réactions allergiques.

 

 

Q.5) Ces avantages cités sont-ils profitables temporairement ou à vie ?

 

La flore intestinale s'implante dès les premières minutes après la naissance et acquiert sa composition quasi définitive en quelques semaines seulement. Elle restera ensuite pratiquement stable pendant toute la vie de l'individu. La période d'allaitement est donc cruciale pour sa maturation. La prise d'un seul biberon de lait artificiel modifie la flore intestinale pendant au moins deux semaines. L'immunité du bébé n'est donc au mieux préservée que s'il ne reçoit aucun complément lacté artificiel !

 

 

 

En se servant de ces données comme point de comparaison, on constate que le lait maternel procure des bénéfices notables pour le bébé.

 

- Il favorise l'implantation dans l'intestin du bébé d'une flore bactérienne bénéfique pour l'immunité.

- Il intervient ainsi dans la protection contre les maladies et augmente l'efficacité du système digestif.

 

On peut donc mieux comprendre l'impact du lait artificiel sur la santé des nourrissons.  

 


Et les laits infantiles ?

 

Les ajouts de probiotiques et prebiotiques dans les laits artificiels, qu'est ce que c'est ?

 

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants; des bonnes bactéries qui favoriseraient le développement d’une flore bonne bactérienne et limiteraient le développement de bactéries pathogènes. Egalement, ils permettraient de limiter les infections du tube digestif et de prévenir certaines allergies, comme le lait maternel.Les probiotiques les plus souvent utilisés sont de la catégorie "bifidobacterium" et "lactobacillus".

 

Les prébiotiques sont la nourriture des probiotiques, ils permettent donc leur survie et leur développement.

 

      De plus, les fabricants de lait infantile peuvent ajouter des nucléotides mais cela reste très réglementé. Cet ajout permet de protéger le bébé contre les diarrhées et de développer l'expression des défenses immunitaires. 

 

    On peut donc en conclure, qu'une nouvelle fois, les laits infantiles essaient au mieux de protéger les nourrissons en ajoutant des substances pour "imiter" le lait maternel.