LE LAIT MATERNEL DANS UNE EPIDEMIE : ESSENTIEL A LA SURVIE DU NOURRISSON ?

 

Nous avons pu voir que le lait maternel est un excellent aliment pour la survie du nourrisson.

Cependant, y a-t-il des risques de transmission de maladies ? Le lait maternel est-il vraiment indispensable à la survie du bébé, dans des cas extrêmes ?

 

  • Prenons l’exemple du VIH, dans les pays en développement

Le VIH est une maladie très répandue, et est transmissible pendant la grossesse, à l’accouchement ou pendant l’allaitement. Sans intervention, environ 35% des femmes enceintes séropositives transmettront l'infection à leur bébé, lors de ces périodes prénatales et postnatales.

Sans prévention, environ 10 à 20% des nourrissons seront contaminé durant l’allaitement, si celui-ci dure environ 2 ans.

Le risque de transmission de VIH peut être affecté par : « la charge virale » ou la quantité de virus dans l'organisme de la mère (par exemple, juste après l’infection ou pendant que le virus se développe dans le corps de la mère, dans ces cas précédents, les risques peuvent être multipliés par 8), la durée de l’allaitement (plus on allaite, plus il y a de risques), et l’état des seins (crevasses, abcès, inflammations… ces blessures augmentent le risque de transmission).

Cependant, il est préférable de nourrir un nourrisson exclusivement au lait maternel (dans le cas d’une mère infectée) jusqu’à l’âge de 6 mois. En effet, d’après une étude, environ seulement 4% des nourrissons nourris exclusivement au sein pouvaient être infectés au VIH entre 6 semaines et 6 mois, même en l'absence d'ARV (traitement antirétroviral) (OMS 2007).

De plus,  l’allaitement mixte (lait maternel et autres aliments en complément tel que de l’eau, du lait animal, du lait infantile, etc.) comporte un risque plus grand de transmission parce que les autres aliments donnés au bébé, parallèlement au lait maternel, peuvent endommager la paroi intestinale déjà fragile du nourrisson, et favoriser la transmission du virus. De plus, des problèmes sanitaires se posent (qualité de l’eau, hygiène…) et multiplient aussi les risques de contaminer le nourrisson de diarrhées et d’infections respiratoires par 14 (Lancet Nutrition Series 2008).

 

Il est montré qu'une femme infestée par le VIH, qui suit un traitement ARV et pratique l'allaitement mixte conserve un taux de transmission plus élevé qu'une mère qui allaite exclusivement au sein et suit un traitement ARV : le risque de transmission est abaissé pour les deux cas, mais il demeure plus élevé pour les bébés qui reçoivent un allaitement de substitution. En effet, une étude démontre que le risque de transmission peut être réduit de 1 à 2% quand un traitement antirétroviral est administré (dans le cas d’un allaitement exclusif au sein) (Siegfried et al 2011).